Serpents

Introduction

Le pogona vitticeps est appelé de différentes manières, telles que : dragon barbu de terre ou agame barbu d’Australie.
Le pogona vitticeps est assez répandu dans le monde de la terrariophilie mais on peut également trouver le pogona henrylawsoni et le pogona barbatta, mais ce dernier à ma connaissance est moins répandu que ces deux précédents cousins. C’est un animal, de par sa caractéristique physique, attrayant mais aussi impressionnant pour certain, c’est pour quoi je vous propose cette fiche basée sur ma propre expérience sur le maintient et l’élevage de ce reptile.

Classification

Ordre : squamata
Sous-ordre : Sauria
Famille : agamidae
Genre : pogona

Statut juridique

Les pogona sont soumis à la législation de l’Australie qui interdit strictement (sous peine de prison) toute exportation de sa faune, ce qui sous entend que tous les spécimens sont censés être du NC (né en captivité). En revanche il ne fait pas partie de la convention de Washington donc pas de numéro de CITES lors de leur cession.

Coloration et formes diverses

La coloration typique du pogona vitticeps est brun grisâtre avec des dessins sombre sur le dos en forme « d’échelle » mais il y en existe plusieurs formes :

RED/GOLD : tête orange, rouge ou doré et le corps brun coloré de jaune, orange ou rouge.
YELLOW : caractérisée par une coloration jaune pâle sur la tête et le corps.
La forme dite « à tête doré » : se distingue par une tête jaune d’or, mais surtout par la coloration de l’iris, très pâle et doré, ce qui donne un contraste saisissant avec la pupille noire.
SANDFIRETM: est l’une des mutations de reptile qui ai jamais fait l’objet d’un dépôt de marque. Ils sont uniformément rouges pour la forme « RED », ou doré pour la forme « GOLD ». Cette lignée a été développée par Robert MAILLOUX, éleveur américain, à partir de spécimen RED/GOLD.
PASTEL : coloration à dominante rosée ou orangée, sans dessins foncés.
GEANTE : dite « germanique » créée par des éleveurs allemands, qui ont une coloration « classique » mais peut dépasser les 60 cm pour un mâle et a une fécondité également surprenante, les pontes pouvant compter jusqu’à 68 œufs.

Répartition géographique et biotope

Le pogona vitticeps est originaire d’Australie, plus précisément des savanes désertiques ou semi désertiques situées dans le coeur du pays. Ils ont un mode de vie diurne à la fois terrestre et semi arboricole.
Il se perche souvent dans les arbres, sur les poteaux ou les termitières pour surveiller leur territoire. Le dominant occupe la place la plus élevée sur les “perchoirs”.

Comportement

Les pogona utilisent toute une gestuelle pour communiquer entre eux ou intimider les prédateurs. Il est important de pouvoir les décrypter pour comprendre notre animal. La position la plus connue est celle de défense, destinée en priorité aux prédateurs, il ouvre largement la gueule tout en érigant sa barbe et s’aplatissant.
Une variante destinée aux congénères d’ériger la barbe mais en gardant la gueule fermée. Le hochement de tête si il est rapide est utilisé par le mâle dominant à l’égard d’un autre mâle ou une femelle, si le hochement et plus lent alors dans ce cas c’est un signe de soumission qui peut être effectuer également par des moulinets assez lents des pattes avants (cette dernière est plus souvent effectué par les femelles ou juvéniles) c’est ce que l’on peut appeler une “gestuelle d’apaisement” envers le dominant.
Il arrive que la cohabitation de plusieurs pogona ne pose aucun problème d’agressivité de la part des dominants mais peut occasionner un stress important chez les individus du plus bas niveau hiérarchique donc il vaut mieux préférer les séparer pour éviter tout problème ou si possible (mais tout le monde n’a pas les moyens) de créer un terrarium très vaste avec de nombreuses cachettes.

Taille

Le pogona vitticeps est un animal assez massif, long d’une cinquantaine de centimètres, dont l’arrière de la tête, le cou et les flans sont garnies d’écailles épineuses qui peuvent constituer une protection contre les prédateurs en le rendant désagréable à avaler.

Longévité

Les pogona a une durée de vie de 4 à 10 ans.

Sexage

Généralement le sexage se fait par éversion, c'est-à-dire que l’on replie délicatement la queue de l’animal vers son dos afin d’observer les renflements au niveau du cloaque, les pores féromaux plus visible et la barbe plus sombre chez le mâle.

Terrarium

1.Taille

Pour la taille on préférera un terrarium de 100x60x80 (LxlxH) pour un adulte voir même un couple dans le cas du pogona henrylawsoni un terra de 90x40x60 suffira. Pour des juvéniles un terrarium de 60x30x50 suffira amplement.

2.L’aménagement

En ce qui concerne les équipements, 5 sont obligatoire :
le chauffage, éclairage, abris (au point froid comme au point chaud), bac d’eau et substrat. Ensuite bien sur on peut agrémenter par des branches, pierres etc...
Pour ma part le substrat est de la rafle de maïs mais on peut très bien utiliser du sable calcique de couleur blanche ou orangé voir même du sable d’aquariophilie type sable de Loire ou sable pour scalaire, en revanche les tapis en fibre synthétique sont totalement proscrits car trop dangereux pour tout type de lézard car une fibre peut se détacher et s’enrouler autour d’un doigt ce qui conduit à une nécrose et à l’amputation de celui ci.

3.Température et hygrométrie


Les températures requises sont de :

35 à 40°c dans la zone chaude.
28 à 32°c dans la zone fraîche
La nuit la température doit chutée entre 20 à 22°c
Pour l’éclairage une lampe chauffante dans un coin du terra pour assurer un point chaud accompagner un tube néon 8.0, même si certains disent que le 5.0 suffit (ce qui n’est pas faux) moi je préfère le précédent car il est plus adapter aux désertique est offre plus d’UVB.
La durée d’éclairage sera de 14 heures d’éclairage pour 10 heures d’obscurité. En période d’hivernation il faut procéder à une diminution d’éclairage et de chauffage graduellement jusqu’à obtenir 10 heure de clarté pour 14 heures d’obscurité pendant 2 mois, personnellement j’ai un programmateur qui fonctionne par tranche de 15 min et dès le 1er novembre je diminue d’une tranche le matin et le soir tous les jours.


En ce qui concerne l’hygrométrie étant un animal désertique l’hygrométrie du terra doit être faible, de l’ordre de 30% environ, un bac d’eau suffit amplement à subvenir au besoin hydrique du reptile. Même si il trouve ce dont il a besoin dans les végétaux ingurgité, il apprécie de se baigner occasionnellement.

La nourriture

Les pogonas sont très gourmands et mangent de nombreux aliments. Les repas sont quotidiens. Afin de maintenir les pogonas dans des conditions optimales, il faut ajouter des vitamines et du calcium sur les insectes.
Au stade juvénile, il aura un ratio insectes / végétaux de 80% contre 20%, puis environ au stade sub-adulte ça sera 50/50 et une fois adulte on passera généralement à 70% contre 30% environ, après tout dépend de l’individu.

1.Animal

On lui proposera donc des grillons comme régime de base et surtout pour les juvéniles sans oublier un complément vitaminique et calcique une fois tous les 3 jours pour un adulte et 1 fois par jour voir 2 jours pour les juvéniles. Les teignes de ruches à donner occasionnellement car notre reptile finirait par ne plus accepter aucune autre nourriture et même si on a l'impression qu'il se porte à merveille et qu'il est bien en chaire cela ne sera vraiment qu'une impression car les teignes sont riche en sucre et offrent une alimentation véritablement non équilibrée, les criquets ou sauterelles, les larves de scarabée (cétoïnes) sont très appréciées toujours avec complément vitaminique.
Les vers à soie constituent également un très bon régime alimentaire, cependant il faut tout de même ajouter un complément vitaminique.
Les vers de farines ou morios sont très appréciés également mais ne fournissent pas un bon équilibre alimentaire donc deux fois par semaines par exemple et toujours saupoudrés ainsi que des souris mais jamais plus grosses que sa tête.

2.Végétale

La luzerne, le pissenlit, le trèfle, pour ces trois végétaux les feuilles sont consommées ainsi que les fleurs mais il faut prendre garde à ne pas les récoltés dans des endroits où il y a eu des pulvérisations de pesticides ou insecticides car même après plusieurs rinçage il reste des traces de ces produit dans les plantes qui seront diffuser dans le sang de notre reptile lors de leur consommation.
Autre végétaux possible comme la chicoré, le cresson, les oranges, la papayes et les figues en revanche banane et salade verte doivent être proposées que très rarement car inadéquate au rapport calcium/phosphore.

Reproduction
Ce qui suit n’est que le fruit de mes recherches et non de mon expérience du fait que je n’ai pas encore eu de reproduction, mais je pense que ceci devrait déjà pas mal aider beaucoup d’entre vous.
Je modifierai cette partie lorsque j’aurai eu mes deux premières reproductions



La maturité sexuelle est généralement atteinte à l’âge de 1ou 2 ans voir quelque fois à 10 mois (ce qui n’est pas très fréquent mais possible.
Tout d’abord il est indispensable d’instaurer une période de repos de 2 mois environ (celle-ci n’est nécessaire que si l’on souhaite obtenir une repro assurée).
Au bout de cette période il est préférable de séparer le mâle de la femelle pendant environ 3 semaines pour leur permettre de reprendre des forces en les nourrissant abondamment et de façon équilibré sans oublier l’apport en vitamine et calcium (de type reptivit) tous les deux jours. Lors de la remise en cohabitation des 2 espèces il y a 3 attitudes possibles :

1. Ils peuvent s’ignorer, notamment si ils sont trop jeunes, si ils ont un problème de santé ou tout simplement si ils ne se plaisent pas.
2. La femelle peut agresser le mâle si elle s’est approprié le territoire, ce cesse assez vite généralement.
3. Le mâle entame une parade nuptiale assez sommaire consistant à hocher la tête tout en gonflant sa barbe, puis ce précipite sur elle pour lui mordre la base de la queue ou la nuque. Ensuite il l’incite à lever la queue en la griffant (mais quel sauvage alors). Si elle est réceptive elle laisse la mâle la saillir, sinon elle se plaque au sol.
La copulation dure environ 2 à 3 minutes.

Ponte et incubation

De l’accouplement à la ponte il faudra attendre 20-21 jours environ. Il se peut que la femelle cesse de s’alimenter durant cette période.
Il est indispensable de mettre à sa disposition au point chaud du terra un bac de ponte remplie de vermiculite, HUMIDE pas trempé, assez grande pour qu’elle puisse s’y tenir où elle pourra creuser pour y pondre entre 10 et 30 oeufs, ce qui peut durer plusieurs heures. Une fois terminé, elle les recouvre. A ce moment là et pas avant on peut retirer le bac de pontes pour les transférer dans un incubateur en évitant surtout de les retourner et si vous constater que certains oeufs sont collés alors n’essayez pas de les dessouder au risque de les briser.
L’incubateur est constitué d’une cuve ouverte avec du substrat très humide, comme du sable par exemple, que l’on chauffera avec un câble chauffant pour obtenir une température de 27° à 30°c tout en obtenant une hygro de l’ordre de 80%. Il faut retirer les oeufs stériles ou pourrissant dans la mesure du possible afin de ne pas contaminer les autres.
Il peut y avoir 3 pontes par saison pouvant aller jusqu’à 6 avec un intervalle de 1 mois mais ce n’est pas très bon pour la femelle qui a un grand besoin de récupérer.

Naissance

Arrivés à terme, les jeunes, longs d’une dizaine de centimètre, vont creuser leur coquille ce qui dure environ 4à5 heures. Si au bout de la journée il n’y a que la tête de sortie c’est que la coquille est trop dur donc il faut aider les jeune la en déchirant ou en faisant des entailles aux ciseaux (à bout rond de préférence).
Lorsqu’ils sont réellement actifs un jour ou deux plus tard on pourra les transférer dans un terra en veillant à les nourrir abondamment sans oublier les vitamine et calcium ainsi et surtout les UV, au besoin isoler les individus dominés.
Leur croissance est très rapide, cependant la mortalité infantile touche essentiellement les sujets de mois de 2 mois.